Quatrième de Couverture :
Au prix du sang et de l'acier, la reine de Havrefer est devenue plus forte. Munie de l'épée mythique de son père, elle s'apprête à défendre la cité contre le redoutable chef de guerre Amon Tugha, dont l'armée gigantesque campe aux portes de la cité. Une implacable bataille se prépare, la plus terrible de toutes... car comme l'ont appris les héros de Havrefer, des bas-fonds de la ville jusqu'à la salle du trône du palais de Guideciel, nul camp n'est à l'abri lorsque survient le chaos. Loyauté, force et ruse seront soumises à rude épreuve dans la quête effrénée pour la victoire...
Chronique de Ceinwèn :
Voici donc le dernier tome de la trilogie Havrefer, enfin disponible au format poche.
La tension n’a cessé de monter depuis le tome 1. La guerre approche toujours plus, les conflits internes étaient toujours plus nombreux, la trahison rampante.
Nous suivions un groupe de personnages, de la voleuse des rues à la reine de la cité, ce qui nous permet de suivre tous les aspects de ce conflit.
Dans ce troisième tome, nous allons enfin pénétrer au cœur du camp ennemi. Car si jusque-là on se concentrait sur Havrefer, il ne faut pas oublier qu’on n’est pas seul dans un conflit. Si j’ai trouvé intéressant d’avoir un peu le point de vue d’en face, j’ai trouvé un peu… faible l’antagoniste (je n’arrive pas à écrire son nom de mémoire). Ses raisons finalement manquent de l’envergure qu’il a donnée à sa guerre. C’est dommage et en même temps, c’est crédible : si on regarde l’histoire du monde, certains conflits sont partis d’un petit rien.
La guerre est enfin au portes de la cité, et l’action ne va pas s’arrêtée. Une fois les choses lancées, le lecteur n’a pas le temps de souffler. On est transporté d’un point à l’autre de Havrefer, pour suivre tous les aspects de la bataille. Si on a une vue d’ensemble, c’est un peu épuisant. Il n’y a presque aucun temps mort. Le lecteur n’a pas un instant de répit pour souffler et « assimiler » tout ce qui vient de se passer. J’insiste dessus car après un temps d’action, mon attention un besoin de souffler un peu. Là, sans pause, j’ai parfois sentit mon intérêt fléchir. Je comprends que la bataille n’a pas de pause, mais bon, personnellement j’ai eu des coups de mou dans ma lecture.
Sans vous dévoiler l’issue de cette guerre, parlons un peu de tout le monde. Je n’ai pas aimé la fin ! Je m’explique, cela ne tient pas à qui est vaincu qui est vainqueur. Nous avons suivi tout un groupe de personnages. Et, à la fin de la trilogie, certains ont vu leur sort réglé – définitivement car ils sont morts, normal en temps de guerre – mais pour les autres c’est le flou ! Il n’y a rien de définitif, on a l’impression que la série n’est pas terminée.
En temps normal j’aime quand l’auteur laisse des portes ouvertes pour faire vivre ses personnages, mais là c’est trop imprécis. Les survivants sont tous à la croisée des chemins, et je me sens frustrée de ne pas avoir au moins une indication. Bon je suis mauvaise langue, disons qu’il y a un personnage qui a un avenir un peu plus fixe que les autres.
Pour autant je n’ai pas envie que l’auteur écrive un quatrième tome : pour moi Havrefer est une trilogie et doit le rester. J’aurai la sensation que l’auteur cherche à faire de l’argent avec un autre tome. Mais des nouvelles ? Pourquoi pas après tout !
Au final, cela reste une trilogie assez épique. Un conflit dur, réaliste, sanglant. On a pu en voir tous les aspects par le choix des narrateurs et la cité elle-même est devenu un personnage à part entière dans l’histoire.
C’est donc une série de fantasy que je recommande, même si je reste frustrée par cette fin (et un peu triste pour certains personnages bien sûr).
Le Seigneur des Cendres,
Havrefer, tome 3
Richard Ford
Milady
576 pages
9.20 € (poche)
