dimanche 29 mai 2011

Alchimie - Beth Fantaskey





Quatrième de Couverture :

Dans le laboratoire du père de Jill Jekel, il y a une boîte, fermée à double tour. Jill sait qu’elle ne doit y toucher sous aucun prétexte. Mais quand son père est retrouvé assassiné dans des circonstances mystérieuses et qu’elle découvre que ce dernier avait vidé le compte en banque destiné à payer ses études, elle n’hésite plus.
Car cette boîte contient le secret de la transformation du célèbre Dr. Jekyll en son alter ego maléfique, Mr. Hyde. En reproduisant cette formule, Jill décrochera certainement la bourse d’études qu’elle convoite. Au laboratoire, elle est aidée par son ami Tristan Hyde, dont les motivations sont plus obscures… et plus dangereuses.
Parviendront-ils à résister au pouvoir de l’élixir ?
Tout n’est qu’une question d’alchimie…

Critique

Bienvenue dans l'univers de Beth Fantaskey ! Après Comment se débarrasser d'un vampire amoureux, l'auteur revient cette fois avec un roman plus noir qui s'inspire très franchement du livre de R.L. Stevenson : L'étrange cas du Dr. Jekyll et de Mr. Hyde.
Si le premier contenait une certaine dose d'humour, rien de tel ici ! Les personnages sont torturés, les faits oppressants, et on ne sait jamais tout à fait ou on en est.
Les personnages principaux sont extrêmement forts, au point d'éclipser tous les secondaires qui deviennent presque risible par leur inconsistance. Tout tourne autour de deux ados :
- Jill Jekell : jeune fille sérieuse, un peu refermée et très timide mais brillante en classe. Son père a été assassiné dans sa voiture, et depuis sa mère sombre dans la dépression, laissant Jill sans soutient et l'obligeant à prendre en charge les choses du quotidien comme les factures. Passionnée de chimie.
- Tristan Hyde : jeune homme un peu “bad boy” venant de Londres, sa mère a disparu et son père est un brillant psychologue. Musicien, athlète et séducteur, il semble néanmoins torturé. Il est persuadé que les hommes de sa famille sont maudits, comme dans le roman.
Ces deux personnages pourraient êtres très caricaturaux si, au fil des pages, ils ne révélaient pas des failles. Jill ne demanderait peut être pas mieux que d'être moins renfermée et Tristan est plus fragile qu'il ne le laisse croire.
Sous couvert d'un concours de chimie, et pour sauver Tristan, les deux adolescents vont tenter de recréer la célèbre formule du Dr. Jekyll pour “tuer” la bête qui vit en Tristan. Il ne supporte plus ses accès de violence qui débouche sur des trous de mémoires et de ses rêves sanglants, il ne peut supporter l'idée qu'il finira peut être par tuer quelqu'un.
Côté histoire donc il y a une bonne idée de départ. Des personnages centraux très travaillés, malheureusement au dépend des autres qui sont utiles à l'histoire voir nécessaires mais sans saveur. Cependant j'ai un peu buté sur ma lecture. En règle générale déjà je ne suis pas une grande fan de l'alternance de narrateur. Et à la moitié du bouquin les personnages secondaires m’insupportaient : la mère dépressive mais plutôt tyrannique avec sa fille, la “meilleure amie” énervante, le prof de chimie fouineur, le père arrogant, l'ennemie intime qui ne fait que lancer des piques…Bref un peu plus de profondeur aurait été bienvenue pour approfondir l'univers.
Et enfin, à la moitié de l'histoire on a l'impression de l'avoir fini. C'est assez frustrant d'avoir un début plutôt lent (ne vous attendez pas à voir Jill et Tristan travailler ensemble tout de suite ça prend quelques chapitres…) et arriver rapidement à un moment ou on ne voit pas ce qui peut arriver d'autre.
Je me suis dit, “du coup on va avoir de l'inattendu”, mais finalement non : le retournement de situation se profilait largement à l'horizon et est traité de manière plutôt expéditive par l'auteur. On aurait pu avoir un moment de grande intensité, mais au final toute la scène est coupée pour “l'effet dramatique”.
Bref, bien que j'ai été plutôt satisfaite du premier roman de l'auteur (malgré une fin un peu mièvre) celui ci me laisse un gout d'inachevé en bouche. A être constamment sur le fil du rasoir, à devenir de plus en plus noir, j'ai eu l'impression que paradoxalement on perdait en intensité.
Les fans du genre un peu noir, des livres sur la dualité de l'âme humaine, que les histoires d'amours tragiques émeuvent, apprécieront sans nul doute ce roman. Toutefois les lecteurs plus pointilleux risquent d'avoir une certaine déception : mais n'oubliez pas c'est du YA ! Et pour ce genre là, c'est plutôt bien fait.

Note : 3.7/5

Alchimie
Beth Fantaskey
Le Masque - MsK
401 pages
17€

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