vendredi 20 mai 2016

C'est où le Nord ? - Sarah Maeght


Quatrième de Couverture :
Si vous commencez le roman de Sarah Maeght, vous ne le lâcherez plus... Ses phrases galopent, ses mots crépitent. Elle raconte avec rage et pleine d'espoir le quotidien d'une prof, les errances d'une fille de vingt-quatre ans qui ne sait pas très bien où elle va. C'est où, le nord ? Elle l'ignore. Mais elle y va gaiement.
C est le portrait d'une génération, une photographie de la France d'aujourd'hui, un verre de grenadine avec trois doigts de désespoir et quelques substances interdites. Les jeunes s'y retrouveront, les parents qui se posent des questions aussi. Des romans comme celui-là, on les ouvre et on reste planté à tourner les pages, la langue pendante...
Note :
♣♣♣♣
Avis :
Un avis qui n'aura pas été facile à écrire tant j'ai de choses à penser avec ce roman.
Commençons par le plus évident.

Je me suis immédiatement identifiée à l'auteur. Jeune, prof à Paris, en plein questionnement, l'identification est aisée. Bien ancrée dans sa génération, n'hésitant pas à employer les "codes" et "tics" du moment, le roman est bien ancré dans son époque et s'adresse à un public relativement jeune (on dira des lycéens qui s'interrogent - ou peuvent s'interroger - sur la vie, l'avenir, leur place, aux jeunes adultes dans la vie active mais qui se cherchent encore).
La narratrice vit plusieurs bouleversement dans sa vie privée comme dans sa vie professionnelle. Petit à petit, ses repères se brouillent et elle se cherche. Elle cherche sa voie, de nouveaux buts et un peu son identité. Professionnelle, sexuelle ou autre, Ella est un peu perdue.

Mais qu'on s'identifie à Ella et qu'on comprenne, voir qu'on partage, ses questionnements ne signifie pas forcément qu'on aime entièrement le personnage. Perdue dans sa quête, elle est égocentrique et en oublie les autres. Elle ne se préoccupe pas des autres, alors même qu'elle peut leur reprocher le même trait. Les personnages secondaires pouvaient être intéressants, mais ne sont pas assez exploité tout en restant un peu cliché. Ella interragit finalement assez peu avec, tout à ses réflexions.
Elle cherche à trouver qui elle est, ce qu'elle veut, mais se coupe du monde pour cela. Comme si en dehors de ce questionnement, elle agissait de manière mécanique.

J'ai apprécié que le roman traite de sujets aussi variés et avec une "légèreté" de ton qui permet de ne pas les stigmatiser ou de porter un quelconque jugement dessus. Pourtant, je me demande pourquoi avoir parlé de l'abus en milieux scolaire de cette manière. C'est présenté comme anecdotique, l'auteur ne s'appesantit pas dessus. Pourtant, à mon sens, il aurait fallu ou creuser cette piste ou ne pas en parler. Cela donne une image faussée des choses et on peut reprocher alors à Ella de ne pas vraiment faire quelque chose pour lorsqu'elle apprend la vérité.

Ne nous méprenons pas, j'ai apprécié ce roman. Actuel, tranche de vie simple et sans jugement, sa légèreté et son absence de jugement permette de le mettre entre toutes les mains. Mais je me demande s'il poussera ses lecteurs à s'interroger ? Peut-être pas.
En ce cas, il a juste le rôle d'un témoignage d'une partie de la jeunesse actuelle. Intéressant malgré tout.



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